Veni, quaesivi , repperi

Le professeur von Pissenlit était dans le bureau qui lui avait été a alloué. La pièce était entièrement blanche, pas une trace de couleur sur les murs, le sol ou le plafond. Le bureau quant à lui était en bois massif, sans doute la pièce avait été refaite mais cette modernisation n'avait pas été étendue aux meubles si en croyait l'armoire, elle aussi en bois massif.

Le professeur s'apprêtait à partir hors de Francovie, sur le territoire de l'ancien Empire roman, à quelques centaines de kilomètres de la Francovie par la route, mais pas par la mer. En plus de gagner du temps, le voyage était bien plus sûr qu'en passant par la RIP du Bangana, un pays réputé pour accueillir un nombre incalculable de milices privées. Mais quel était le but de l'expédition veni, quaesivi, repperi, qui signifiait "je suis venu, j'ai cherché, j'ai trouvé". Voilà des mois qu'on avait découvert une ancienne bibliothèque qui renfermerait, selon la lettre reçue, des manuscrits romans. On savait peu de l'Empire roman, et on savait encore moins de choses de sa langue. On estimait que seulement 10% du vocabulaire roman avait été découvert et traduit... Le professeur en était le spécialiste national et il comptait bien découvrir de nouveaux mots, de nouveaux faits historiques pour enrichir les connaissances francovares.

- Professeur! dit un homme dont la voix venait de dehors.

August von Pissenlit passa la tête par la fenêtre, l'homme qui l'appelait était Olivier Trèves. Il avait cinquante ans et avait passé la majeur partie de sa vie à voyager, malgré le régime Jallan qui avait refermé la Francovie. Il était peu connu, ce qui l'arrangeait étant donné qu'il ne souhaitait pas être connu.

- Oui? répondit le professeur.

- Tout est prêt nous pouvons y aller.

Un autre hommes sortit de la voiture, Régis Deler, le compagnon d'Olivier Trèves. Il avait lui aussi environ cinquante ans et avait rejoins Olivier depuis le début de ses aventures, ne voulant pas passer sa vie à travailler pour un régime.
Il était ensuite revenu en Francovie en mars 2013, quand il avait appris la fin du régime. Mais Olivier avait voulu continuer à explorer la zone qu'ils arpentaient depuis des mois. Ce dernier l'avait contacté pour l'accompagner, lui et le professeur, dans leur "expédition"...